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[Archport] «A encenação do passado» no Porto


•   To: "archport" <archport@list-serv.ci.uc.pt>
•   Subject: [Archport] «A encenação do passado» no Porto
•   From: "Jose d'Encarnação" <jde@ci.uc.pt>
•   Date: Tue, 26 Oct 2004 10:40:51 +0100

LA MISE EN SCÈNE DU PASSÉ
A ENCENAÇÃO DO PASSADO


table-ronde
mesa-redonda

entrada livre até ao limite da capacidade da sala

Porto, Portugal, le 12 et 13 Novembre 2004, Théâtre Rivoli
(le 12 vendredi 16-20 h. - et le 13 samedi 10-13 h; 15-18 h.)

Une reálisation du
Théâtre Rivoli, Porto, Portugal
(direction artistique: Isabel Alves Costa)
Mairie de Porto Secteur Culturel (Culturporto)

Commissaire de la table-ronde:
Vítor Oliveira Jorge
(DCTP Faculté des Lettres Université de Porto)

Coordinateur da la participation française:
Marc Augé
(EHESS École des Hautes ètudes en Sciences Sociales - Paris)

Durée de la réalisation: une journée et demi le vendredi 12 après-midi, et
le samedi 13

Participants français :
Marc Augé (EHESS, Paris)
Daniel Fabre (EEHSS, Paris)
Jean Jamin (EHESS, Paris)
Jean-Paul Colleyn (EHESS, Paris)
Un autre participant ( à confirmer)

Participants portugais :
António Medeiros (ISCTE, Lisbonne)
Isabel Alves Costa (Théâtre Rivoli, Porto)
Jorge Freitas Branco (ISCTE, Lisbonne)
José Bragança de Miranda (FCSH-UNL)
Manuel João Ramos (ISCTE, Lisbonne)
Rui Cunha Martins (DH- UC)
Vítor Oliveira Jorge (FLUP-DCTP)
Deux autres participants (à confirmer)

Les participants invités feront une courte intervention initiale et
animeront les débats, lesquels seront enrégistrés

La table-ronde est ouverte à tous les intéressés, jusqu¹ aux limites de
capacité de la salle.

Langue utilisé: le français
(la publication de cette table-ronde est prévue)

Contenu:

Cette table-ronde sera orientée par une perspective anthropologique, au sens
d¹ éssayer de regarder toute la réalité sociale y compris la notre - comme
une ³réalité-autre², c¹ est-à-dire, comme quelque chose qui ne va pas de
soi, mais qui est un produit historique très particulier parmi beaucoup d¹
autres téoriquement possibles. Une combinatoire, enfim, de pratiques et de
croyances, de comportements et de conceptions, les unes héritées, les autres
récemment acquises, composant un mosaique qui fait toujours problème et
soulève des interrogations.
Il s¹ agit, dans ce cas, de réflechir sur les sens de la préocupation que
nos sociétés de la modernité et surtout de la surmodernité - montrent
vis-à-vis de la conservation, de la restauration, de la patrimonialisation,
de la représentation bref, de la mise en scène - pour le loisir de masses
croissantes de la population, de ³morceaux de réalité² de taille très
diverse: objects obsolètes, oeuvres d¹ art, témoins d¹ époques passées,
sites archéologiques et monuments, paysages ou territoires entiers (parcs,
aires de paysage protégé, etc.), voire la vie même des populations, prises
dans son quotidien ³typique².
Dans cette société de l¹ évidence et du présent, il s¹ agit, semble-t-il, d¹
exposer, dans des ³capsules de temps², la totalité du vécu humain, sous
forme d¹ objects et d¹ espaces faciles à regarder e à décripter, rendant
³naturelles² des narratives, des discours, des interprétations qui,
pourtant, ont beaucoup du ³fabriqué², sont les produits d¹ un travail.
Il seraît intéressant de souligner l¹ idée que dans ces lieux se croisent,
parmi d¹ autres, les mêmes principes du musée (conservation et transmission
du passé), du théâtre (représentation du passé) et du centre commercial
(consommation du passé).
C¹ est un travail des muséologues, des archéologues, des éthnologues, des
architectes, des restaurateurs, des producteurs de spectacles et d¹ autres
événements, enfin de tous ceux qui cherchent à avoir chacun leur part si
petite soit elle non seulement dans l¹ aménagement moderne du temps et et
du territoire que dans la programmation culturelle et des loisirs.
Mais toute cette production contribue à une superposition de narratives,
chacune voulant combler les vides de l¹ espace/temps ordinaires, mettre de
l¹ ordre, donner une continuité, une intelligibilité, une transparence et
une fluidité au même espace/temps - bref, un sens pour la vie des citoyens.
Par cette production et représentations de sens, l¹ espace commun n¹ est
plus un support, un contenant, de services et de ³ressources² d¹ utilisation
immédiate, mais il s¹ enrichie de fenêtres sur le passé et sur l¹ avenir,
ainsi pris dans la réalité même de tous les jours, présentifiés et
sécurisants.
Le patrimoine, on le sait bien, est lié à un sentiment de perte permanente,
ressenti comme une manque d¹ un bien (lien) colectif, qui ne soit plus
simplement un héritage, mais précisement une ressource (environnement,
culture, etc.), un projet mobilisateur. Cette ressource génerale est ou
serait en danger par définition, une telle menace constituant la face
souvent cachée des enjeux du ³dévellopement², c¹ est-à-dire, de la
modernisation et uniformisation du monde. Mais l¹ obsession du manque peut
devenir un symptome de malaise, voire une nostalgie d¹ une transcendence à
jamais perdue, et qu¹ aucunne idéologie moderne n¹ a pas été capable de
remplacer.
Plusieurs discours, ou idéologies, se devinent de façon sousjacente dans
cette tendance patrimonialiste très généralisée. Pour les caractériser
brièvement il faudra donc être très schématique.
D¹ une part, un discours nostalgique, qui au fond aimerait conserver pour
quelques-uns la ³pratique du passé², et se détourne de la massification de
tout. Il accepte un minimum d¹ intervention sur les sites, il fait toujours
recours au vandalisme pour défendre des valeurs considerées uniques.
Parfois, il se méfie même de la ³manie patrimoniale², de la pésanteur des
commémorations et des monuments, comme s¹ il était possible, au même temps,
généraliser une pratique désormais liée au tourisme (et lucrative sous
différents points de vue) et la maintenir ensérrée dans des cadres
pré-établis. Parfois les savants et les scientistes sont de ce côté même
sans le ressentir, dans la mesure où la recherche ouvre toujours vers de
nouvelles questions, tandis que l¹ explication, la reponse que le public
exige, demande un arrêt du questionnement et la présentation d¹ une version
plausible de ce qu¹ on expose. Car la raison même de l¹ exposer publiquement
est celle de visibiliser son sens à tout le monde, un sens devenu sens
commun.
D¹ autre part, les industries de la culture et du patrimoine créent de
nouvelles professions, postes de travail, de l¹ emploi, même s¹ il est en
certains cas précaire, temporaire, mal payé. Les jeunes participent de bon
gré à une entreprise qui leur permet d¹ occuper une place dans la société,
même si l¹ archéologie d¹ urgence ou le travail soumis au strites règles du
marché les écartent souvent de leurs rêves initiales où un certain idéalisme
se melait de vrai volonté d¹ être un chercheur. Leur discours est ainsi
souvent un discours d¹ optimisme, car ils sont nés dans la société de la
concurrence, du travail qui rend des profits, de l¹ individualisme, du
succès, de l¹ immédiat. Et parfois ils ne sont peut-être pas tout à fait
conscients que le mouvement patrimonial collabore, d¹ une façon apauvrie, à
l¹ uniformisation du monde. Parce qu¹ il dispose des moyens matériels de
prodution et de divulgation de la connaissance infinniment plus petits que
ceux que d¹ autres champs utilisent.
Le patrimoine, la mise en scène du passé, n¹ est plus l¹ affaire d¹ une
élite comme aux temps romantiques de la contemplation des ruines, mais une
vrai industrie de la société du marché libéral, de la démocracie formelle,
de la consommation, de l¹ accéleration de la vie et du tourisme généralisé.
Pourtant, ce champ est trop important pour notre futur pour être laissé aux
seules spécialistes. S¹ il est un fruit de potentiel bonheur et de
jouissance, nous avons tous un mot à dire.
Ceux qui seront au tour de cette table ne veulent pas dire sur un terrain si
glissant et complexe ³le dernier mot². Tout simplement, ils se proposent d¹
échanger des points de vue diférents, soulignant l¹ importance d¹ amplifier
le débat autour d¹ un des enjeux les plus typiques de la modernité, la
socialisation d¹ un passé commun, c¹ est-à-dire, la transformation d¹ une
question jadis aristocratique dans des sens partagés, discutables,
démytifiés, pluralisés. Ce qui implique leur mise en scène toujours
renouvellée.



Appui de
L ?Ambassade de France/ Consulat Français de Porto
Université de Porto Rectorat
Fundation C. Gulbenkian
Fondation pour la Science et la Techologie (FCT)
(liste provisoire et non fermée)

Informations: Théâtre Rivoli, Porto, Portugal


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