ArgumentaireLe laboratoire junior ERAMA (Expressions et représentations de l’autorité dans les mondes anciens), organisera, jeudi 21 et vendredi 22 novembre 2013 à l’École Normale supérieure de Lyon, un colloque consacré aux mises en scène de l’autorité. Souvent codifiées, celles-ci représentent un élément indissociable de l’existence même de l’autorité, entendue comme un processus de reconnaissance de la légitimité d’une hiérarchie, distinct de la rhétorique comme de la violence. L’autorité devient en partie effective à mesure de la visibilité de ses représentations et manifestations. L’image qu’elle donne et se donne d’elle-même, pour s’instaurer ou s’exercer, doit alors être maîtrisée. Cet appel s’adresse en priorité aux doctorants et jeunes chercheurs travaillant sur l’Antiquité d’un point de vue littéraire, historique, philosophique, épigraphique, archéologique, etc. En croisant ces différents types de recherche et domaines d’études, le colloque se fixe pour objectif de cerner ce phénomène, qui peut être à la fois politique, économique, social et culturel. Conformément à la vocation d’ERAMA, nous retenons principalement les bornes chronologiques traditionnelles de l’histoire antique, de la protohistoire à l’avènement des royaumes barbares, et nous entendons couvrir les mondes grec et romain, ainsi que les autres civilisations du bassin méditerranéen. La compréhension des modes de mise en scène de l’autorité, et la mise en évidence des spécificités propres à chacune des autorités traitées, implique aussi bien des études de cas que des analyses plus globales, aussi bien le décryptage de mécanismes ponctuels que l’analyse d’évolutions sur le long terme. La mise en ordre, chronologique ou thématique, de l’ensemble des réflexions attendues, permettra de dégager certaines caractéristiques de l’autorité dans la globalité de notre champ d’étude : de quelles manières programme-t-on, expose-t-on, diffuse-t-on, pratique-t-on ou commémore-t-on l’autorité ? Les différentes interventions se positionneront au regard de l’un des deux axes suivants : Axe 1 – Représenter l’autorité : objets et gestuelles. L’enjeu de cette première partie du colloque est d’interroger la conception qu’une autorité a d’elle-même par les différentes formes sous lesquelles celle-ci se présente selon l’image qu’elle souhaite renvoyer, qu’il s’agisse de représentations littéraires ou iconographiques, d’attributs matériels spécifiques (comme le trône, le sceptre ou la couronne, etc.) ou de pratiques cérémonielles et rituelles (initiation, investiture, triomphe, funérailles, etc.), dans un contexte spatio-temporel précis. La mise en scène de l’autorité, pensée comme telle ou non, souvent codifiée, est un élément indissociable de son existence. La visibilité et la lisibilité des représentations et des manifestations de l’autorité conditionnent en partie son degré de perception. L’autorité est généralement exposée, et de ce fait la maîtrise de son image est programmée. L’enjeu de cette première partie du colloque est ainsi de montrer la conception qu’une autorité a d’elle‑même et les différentes formes sous lesquelles celle‑ci se présente selon l’image qu’elle souhaite renvoyer. Il convient de commencer par s’interroger sur les processus d’investiture de l’autorité, qu’ils prennent la forme d’une cérémonie institutionnelle ou non, et par extension, de sa légitimation, qui peut être multiforme (par la naissance, le droit, la réputation…). Nous pourrons ensuite analyser les pratiques, gestuelles ou cérémonielles, d’exercice de cette autorité, pour apprécier la manifestation physique des personnes qui l’incarnent. Il est également nécessaire de distinguer les différentes formes adoptées par ces manifestations, en fonction des destinataires, ce qui passe par une analyse des langages et des représentations. Ce décryptage incite à étudier plus en détail les attributs matériels spécifiques de l’autorité, en envisageant une description et une étude de la signification, de l’utilité et de la symbolique des objets concernés. Enfin, un changement de point de vue intéressant consiste à considérer la manière dont l’autorité est mise en scène ou représentée par les autres entités (agents, sujets, autres autorités…). Axe 2 – Diffuser l’autorité : au-delà du hic et nunc. Ce second moment de réflexion concerne davantage l’inscription de l’autorité à travers l’espace et le temps, en envisageant les modes de diffusion auxquels ont recours les détenteurs d’une autorité pour affirmer leur position, que ce soit pour l’établir, la maintenir ou en forger le souvenir collectif : les inscriptions épigraphiques, les choix architecturaux, les données onomastiques, les phénomènes d’intertextualité, les échanges économiques et culturels, ou encore le vecteur monétaire apparaissent comme autant de supports possibles de cette diffusion. Au‑delà du hic et nunc, comment inscrire son autorité dans l’espace et dans le temps ? Le second axe de réflexion que nous nous proposons pour le colloque interrogera l’inscription de l’autorité dans l’espace et dans le temps. Il s’agira d’étudier les modes de diffusion auxquels ont recours les tenants d’une autorité pour affirmer leur position – que ce soit pour l’établir, le maintenir ou en forger le souvenir collectif. Dans ce cadre, plusieurs pistes peuvent être retenues : s’inscrire dans une lignée à travers l’usage de son nom permet‑il toujours de se revendiquer de son autorité ? Comment s’exprime l’autorité dans les choix architecturaux ? Il faudra notamment s’intéresser aux rapports entre commanditaire et destinataire, et à la signification des styles et symboles architecturaux choisis en un lieu et en un temps donnés, afin de comprendre leurs fonctions et leur portée au regard de l’autorité qu’ils promeuvent. Dans ce cadre, les monuments funéraires et leurs épitaphes obéissent‑ils aux mêmes logiques de représentation ? À côté d’une inscription statique dans l’espace, l’autorité se diffuse également de manière plus dynamique à travers les échanges économiques et culturels : la circulation des monnayages semble être un vecteur privilégié pour la propagation d’une autorité centrale. Quels sont alors les signes visuels qui assoient cette autorité et comment impose‑t‑on une monnaie ? Modalités de soumissionLes propositions de communication devront être envoyées par voie électronique à l’adresse erama@ens-lyon.fr avant le 31 mars 2013,sous la forme d’un résumé de 300 mots au maximum, dûment intitulé et précisant l’axe dans lequel il s’inscrit. Les réponses seront délivrées sous deux mois. Les communications, d’une durée maximale de 25 minutes, seront présentées en langue française ou anglaise lors du colloque, et pourront donner lieu à une publication numérique ultérieure. Comité scientifique
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